Le hadith : « D’après Djabir, un homme dit : ô Messager d’Allah, je possède des biens et des enfants, mais mon père veut s’emparer de mes biens »
Le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) lui dit : « Toi et tes biens appartenez à ton père » (rapporté par Ibn Madia, 2291 et Ibn Hibban dans son Sahih, 2/142 d’après le hadith de Djabir et (2292) et Ahmad, 6902 d’après un hadith d’Abd Allah Ibn Amr.)

Cheikh Ibn Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit :

« Ce hadith n’est pas faible en raison de l’existence d’autres versions qui le corroborent. Il signifie que le père peut utiliser sans difficulté les biens de son fils fortuné et peut en prendre ce qu’il veut, pourvu de respecter une ou plutôt des conditions, à savoir :

La première condition consiste dans l’absence de préjudices pour le fils. Si la prise d’un bien entraîne un préjudice, elle devient interdite. C’est comme s’il s’emparait de la couverture dont le fils se couvre pour se protéger contre le froid ou confisquait sa nourriture dont il a besoin.

La deuxième condition est que le bien convoité par le père ne fasse pas l’objet d’un besoin du fils. Si par exemple, celui-ci avait une esclave qu’il utilise à titre de concubine, il ne serait pas permis au père de la prendre puisque le fils en a besoin. Il en est de même si le fils possède un véhicule dont il a besoin pour ses déplacements et n’a pas assez d’argent pour pouvoir se procurer un autre ; le père ne pourrait en aucun cas s’en emparer.

La troisième condition est de ne pas prendre le bien d’un fils pour le donner à un autre fils, car agir ainsi reviendrait à créer une inimitié entre les enfants à cause de la préférence des uns aux autres, à moins que le fils bénéficiaire ne soit un nécessiteux. Si tel est le cas, le fait de lui donner à l’exclusion des autres ne constitue pas un acte de discrimination, amis une obligation.

En tout cas, ce hadith est un argument adopté et utilisé par les ulémas. Mais son application est assortie des conditions que nous avons mentionnées. En effet, le père n’a pas le droit de prendre le bien de l’un de ses fils pour le donner à un autre. Allah le Très Haut le sait mieux.

Fatawa islamiyya, 4/108,109.